MO(T)SAIQUES 2

"Et vers midi
Des gens se réjouiront d'être réunis là
Qui ne se seront jamais connus et qui ne savent
Les uns des autres que ceci : qu'il faudra s'habiller
Comme pour une fête et aller dans la nuit ..."

Milosz

jeudi 17 novembre 2011

P. 90. Jules Beaucarne sur l'île aux trésors de Colo

.
(Ph. JEA/DR).

Quelques pages de ce blog sont inventées, rédigées, illustrées par des auteurs-compositeurs (masc. gram.) "venu(e)s d'ailleurs" et invité(e)s ici...

voici les Espaces, instants de Colo. 

Sur son île, Colo.

Quand le dernier bateau du soir quitte la terre supposée ferme, l'île redevient enfin elle-même. Ses parfums perdent leur réserve. Les lumières cherchent les nuances les plus farfelues sans crainte d'être pourchassées par des armées de photographes. Les rires des enfants annoncent les prochaines étoiles. Les livres sortent des rangs imposés par les bibliothèques-casernes. Des flâneurs commencent à ressembler à de chouettes silhouettes. Et si les arbres referment leur manteau d'écorce, c'est seulement pour y retenir la chaleur du soleil parti farfouiller derrière un autre horizon.
Colo se penche sur son blog comme une orfèvre sur son maître d'oeuvre. 
Cette étrangère venue des brumes étranges du nord, permet à son ordi d'échapper à tous les ordinaires, tandis que des vols entiers d'oiseaux migrateurs-milecteurs y trouvent des espaces et des instants de grâce.
Elle n'a pas détaché cette page 90 de ses Espaces et de ses Instants mais elle l’a patiemment ciselée et illustrée et mise en musique pour nous l’envoyer confiée à une bouteille jetée à la mer. Avec pour seule étiquette : "Aux lectrices et aux lecteurs de Mo(t)saïques 2 : cadeau !"...

Premières chansons de Julos Beaucarne (DR). 

Présenté par Colo :

Julos Beaucarne conteur, poète, comédien, écrivain, chanteur, sculpteur. Tout ça ! 

Comment en parler alors si ce n’est « à tort et à travers », formule qu’il emploie pour parler de l’amour ?
Il vit à Tourinnes-la-Grosse, en Brabant Wallon, Belgique.
A signaler que chaque année en novembre, à la Saint Martin, on peut visiter en face de la ferme de Wahenge, Tourinnes la Grosse, ses sculptures post-industrielles faites d’objets de récupération, regardez, c’est impressionnant !

Photo JM Prod sur "le site terriblement officiel de Julos". Cliquer: ICI.

Photo Laurence Latour sur le site de Julos Beaucarne. Cliquer : ICI.

L’œil clair, les longs cheveux blancs soulignés par ses pulls et foulards rouge/rose/ orange, et dans le visage une immense tendresse qui fait fondre illico tout flocon d’agressivité, voilà tel qu’il se présente, qu’il s’est toujours présenté.

Son amour pour l’humanité et la nature, il le dit, le répète sur tous les tons, sans répit depuis plus de quarante ans avec la douceur des sages et la ténacité de Gandhi. 

Autres œuvres, originales à souhait et à voir comme autant d'objets détournés en cliquant : ICI.

Le mieux est de le laisser parler, chanter.




Engagé depuis toujours dans la lutte contre les nuages-tueurs,  cette chanson se trouvait déjà sur son album : « Front de Libération des arbres fruitiers » 1974.

« Je me souviens c'était en 2011, j'avais presque septante cinq ans, soixante quinze ans comme vous autres vous dites, un ami a frappé à ma porte,  je lui ai ouvert, il était tout en affaire comme on dit chez nous, inquiet, nerveux, essoufflé : 
- " Regarde vite la télé, le réacteur d'une centrale nucléaire a sauté au Japon ".
Alors je me suis souvenu du vieux poète Turc Nazim Hikmet et de son poème "Que les nuages ne tuent pas les hommes "

Source : ICI. 

Et encore : un superbe texte, écrit par lui bien sûr, un texte qui nous incite à la liberté…écoutez :



En 1975 il vit un immense malheur: sa femme est assassinée par un déséquilibré. Le soir même il écrit une lettre admirable.

La voici lue avec émotion par Claude Nougaro :



Terminons en poésie…



…puis voici son adaptation d'un poème de Shakespeare, en finale de la pièce Peines d'Amour Perdues, Love's Labour's Lost.



NB : Vous trouverez tout et plus encore sur le site « très officiel » de JB.
Cliquer ICI.

Et sur son blog : Julosland

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28 commentaires:

  1. oh merci de m'en faire souvenir, ce merveilleux bonhomme

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  2. Merci chère Colo de le faire connaître ici ! Je l'écoute très souvent et je l'adore tout simplement. A chacun son tissage, sa texture et ses mots, je pense de toutes mes forces qu'il faut s'aimer A TORT ET A TRAVERS... je ne me lasse pas de l'écouter.

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  3. @ Brigetoun

    D'une île espagnole au pays d'Avignon, Julos sans frontières, continue à émerveiller...

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  4. @ MH

    Colo se déplace actuellement sur le vieux continent, loin de son atelier d'orfèvre bilingue... Elle ne manquera pas de vous répondre dès que son itinéraire croisera une liaison internet.

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  5. Je pensais ce matin illustrer une phrase qui m'est venue "il y a en chacun de nous une part à sauver, celle qui rêve et ré-enchante le monde". ... Il le fait de façon magnifique.
    Merci

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  6. @ Otli

    Shakespeare :
    - "Ils ont échoué parce qu'ils n'avaient pas commencé par le rêve..."

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  7. "Je suis le chef coutumier d'une tribu flottante"
    (Julos Beaucarne écrit pour vous, 1975)

    Cher JEA, chère Colo, quelle joie de vous retrouver ici dans la tribu de Julos, tribu flottante, flottaison libre...
    Ecouter Julos Beaucarne, ça fait se sentir meilleur, ça fait croire en l'homme, ça fait aimer la vie. Ses mots trouvent des nouvelles manières de danser, le vent traverse sa voix comme une flûte de Pan.
    Je ne connaissais pas les sculptures-objets, les pagodes de ce terrien poète magicien riche en facéties profondes - merci pour les liens, les illustrations choisies - et merci l'artiste!

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  8. @ Tania

    Et Julos était au départ du "train des 1.000" en gare de Namur, quand autant d'élèves du secondaire partirent ensemble vers Auschwitz pour y entendre témoigner des rescapés déjà venus dans leurs classes l'année scolaire précédente. Une semaine sur place après un an de travail pédagogique intensif.
    Une génération désireuse de pouvoir prendre le relais de mémoires déjà agressées par les négateurs... Et Julos, les yeux à la fois souriants et graves, venu leur offrir sa solidarité, sa sympathie.

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  9. IL y a longtemps que je ne pensais plus à lui et grâce à ce texte je me souviens l'avoir vu sur scène à Lille (il avait parlé de sa femme assassinée), un chanteur plein de force et de délicatesse.

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  10. Rendez-vous sur le forum de Julos ?
    son blogue est là : http://julosland.skynetblogs.be/
    son forum est ici : http://julos.les-forums.com/forum/3/le-forum-de-julos/

    à plus pour mieux… 

    le babel…

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  11. @ MH ainsi que celles et ceux qui espèrent une réponse de Colo

    Colo espère vous remercier et réagir à vos commentaires lundi prochain au plus tard, soit dès que ses déplacements actuels ne la tiendront plus loin de la toile...

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  12. @ Dominique Hasselmann

    une île, Lille, une tribu flottante...
    la complicité fluide entre un en-chanteur et ses publics

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  13. @ JEA, j'ai relu votre présentation de Colo... certaines subtilités m'avaient échappé. C'est très beau.

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  14. @ le babel

    un merci écrit à quatre mains pour avoir placé sur le forum de Julos un lien avec cette page de Colo

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  15. @ MH

    il aurait été élémentaire de rédiger une présentation bilingue (français - espagnol) si pas quadrilingue (en ajoutant le néerlandais et le wallon)
    mais voilà, je n'étais pas à cette hauteur-là

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  16. Un ordinateur libéré, vite!
    Un grand merci JEA pour votre généreux accueil dans votre Mo(t)saïque, et pour votre introduction - tu as raison MH elle est superbement fine et subtile.
    En préparant ce billet, je me suis délectéee pendant des heures à (re)lire, à (ré)écouter; il a fallu choisir à regret(s). Sans se répéter les messages restent pourtant identiques au fil des ans...un exploit.
    Tania, j'ai moi aussi découvert ses talents de sculpteur: j'aime beaucoup les "coups de pied au cul qui se perdent"....
    Merci le babel pour ce lien.
    Y gracias a todos, l'automne est bien joli sur le continent, les peines d'amour perdues annoncent-elles l'hiver?

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  17. J'ai passé une excellente soirée à savourer chaque mot, chaque pensée, chaque lien entre les hommes, chaque note qu'elle soit de présentation ou de fond, chaque musique des sentiments nobles.
    Il y a donc encore des humains qui ont cette profondeur. Elle fait écho. Elle rend compte de combats jamais abandonnés, malgré les coups du sort.
    Merci à vous deux.

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  18. @ Maïté/Aliénor

    Julos ne le cache pas, il est :
    - "Fragile comme du papier... facile à déchirer".
    mais en même temps rebelle résistant,
    aujourd'hui on dirait "indigné" (mais comme l'entend Hessel : l'indignation n'est qu'une ligne de départ, un levier)...

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  19. **Maïté, ces liens entre les hommes, si fragiles et si réconfortants. Bien contente que tu aies passé une soirée savoureuse. Merci.

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  20. Quelle richesse offerte à tous!
    Beaucoup de générosité dans ces pages.
    Et de plus, on s'y engage sur un certain bateau...

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  21. @ chantal serriere

    le nom de ce bateau : "L'énigme du samedi"...

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  22. un billet qui mérite un grand détour, une immersion dans la poésie et l'intelligence du coeur
    un homme dont la voix reconnue entre mille est toujours une alerte vers le beau l'amical, la colère et la résistance

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  23. @ Dominique

    un billet comme un galet sur l'eau : les cercles des poètes non disparus s'élargissent...

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  24. J'ai eu l'occasion de passer dans la maison d'enfance de Julos avec sa soeur.
    On comprend leur engouement pour la nature.
    Merci à Colo de sortir de son île pour nous mener dans ce joli bateau !

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  25. @À Chantal, Dominique, Saravati,

    les mers et les canaux communiquent, ils se livrent des secrets, houleux parfois, apaisants souvent..le vent pousse les messages, vous les avez entendus. ¡Gracias!

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  26. J'ai découvert le poème de Julos lorsqu'il l'avait écrit pour sa chérie partie. je ne peux le réécouter sans frissonner et le sac de charbon est une des images que je me suis appropriée.
    Merci pour ce billet riche.

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  27. **Zoé, avec plaisir.
    Oui, une image forte ce sac, une réalité qui nous accompagne... bien malgré nous.

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  28. J'ai eu la chance de le rencontrer un soir, là où je travaillais. Un professeur l'avait invité, il est venu au collège, a rencontré des élèves, c'est un homme adorable, d'une simplicité et d'un humanité bouleversantes.

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